Toulon (83)
Sculpture-Fontaine Marine,

1990 – 1993

H: 3,20 x L: 15 x L: 15 mètres
La voile verticale est sensible à la lumière (verre photochrome) et pivote selon les vents. L’eau ruisselle depuis sa partie supérieure jusqu’aux bassins en verre-miroir bordés d’une margelle revêtue en partie de verre photochrome.
Eclairage périphérique la nuit.
(Cette oeuvre a été détruite en 1996 par la municipalité Front National  et pour cette destruction, condamnée en 1999.)

Petite chronologie des événements concernant
la Sculpture-Fontaine Marine de Toulon (1990-1999)


1990 – Appel d’offre de la municipalité de Toulon pour la création et l’érection d’une sculpture-fontaine sur la (nouvelle) Place Besagne-Centre Mayol.

Cinq artistes , sélectionnés : Michèle Blondel, René Guiffrey, Piotr Kowalski, Daniel Pommereule, Pierre Tual sont invités à présenter une maquette détaillée et à défendre leur projet devant un jury composé
par la municipalité.

Lauréat du projet : René Guiffrey.

1990-1993 – Réalisation de la sculpture-fontaine Marine.

1993 – Inauguration de l’oeuvre.
Très confidentielle, contrairement au souhait de l’artiste de pouvoir utiliser cette inauguration pour présenter cette oeuvre à la population toulonnaise :  » (…)En ces périodes très difficiles où les chômeurs sont innombrables, où les gens souffrent beaucoup et où les villes accusent des problèmes sociaux d’une très grande gravité, il paraît difficile de concilier cette situation avec des
manifestations de réjouissances (sic) organisées à l’occasion de la mise en place d’une oeuvre destinée à embellir la ville ». Docteur F. Trucy, Maire de Toulon –Lettre à René Guiffrey, 21 juin.

1993 –  Aucune invitation ne sera émise, la médiation souhaitée par l’artiste n’aura pas lieu.

1995 – Changement politique à la Mairie de Toulon : élection d’un maire issu du Front National (M. Le Chevallier).

1996 – Destruction de la sculpture-fontaine sur décision municipale sans aucune information préalable à l’artiste. Déclaration du nouveau maire Front National à la presse faisant allusion au voisinage de l’oeuvre (en verre) avec la façade du Palais des Congrès (en verre également) : « Art contemporain la
fontaine Besagne ? Pour moi il me paraît simplement évident qu’on ne met pas une cravate à pois avec une chemise rayée (sic) «  (Var Matin 13 juillet 1996)

1998 – L’artiste et Maître Henri Leclerc, alors Président de la Ligue des droits de l’homme, assignent en justice la Municipalité Front National de Toulon au titre de l’article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :  » (…) chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels (…) de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur » et de
l’article L.121 -1 du Code de la Propriété Intellectuelle :  » le droit moral (…) imprescriptible, inaliénable et exclusif dont l’artiste jouit sur son oeuvre ».

1999 – le Tribunal de Grande Instance condamne la Mairie de Toulon aux dépens du procès et à verser à l’artiste des dommages intérêts au titre du droit moral pour « voie de faits » à l’encontre de son oeuvre puisqu’ « il s’agit d’une destruction et non d’un simple démontage ». (Attendus du TGI)

La municipalité de Toulon ne fera pas appel. Ce jugement fera jurisprudence.